Que faire si un enfant est victime de violence de la part d'un parent pendant une période de garde partagée ?
Je comprends parfaitement les doutes de ton amie. La parole d'un enfant est parfois difficile à faire entendre, mais il existe des outils pour ça. Pour compléter les excellents conseils déjà donnés, je pense que cet extrait de l'émission "Ça commence aujourd'hui" peut apporter un éclairage intéressant sur la manière d'aborder la question de la garde exclusive en cas de violence:
Ça donne des pistes concrètes sur les démarches possibles et les types de preuves qui peuvent être prises en compte.
Je pense que l'aspect financier est aussi à considérer, surtout si une procédure est lancée. D'après les données du Ministère de la Justice, les affaires de violences conjugales entraînent souvent des frais importants, que ce soit pour les expertises psychologiques (comptez environ 500-1500€ par expertise, et il peut y en avoir plusieurs), les honoraires d'avocat (variable selon la complexité du dossier, mais rarement en dessous de 2000€) ou même les frais de déplacement si la personne doit quitter le domicile. Sans vouloir dramatiser, il faut aussi être réaliste sur les conséquences potentielles d'une plainte. Même si le taux de condamnation pour violences conjugales est en augmentation (environ 70% des plaintes aboutissent à une condamnation selon l'INSEE), cela implique une procédure parfois longue et éprouvante, avec des auditions, des confrontations, etc. Il est important que ton amie soit bien entourée et qu'elle ait conscience de ce que cela implique, pour elle et pour son enfant. La décision de saisir le JAF (Juge aux Affaires Familiales) est une étape importante, mais elle doit être mûrement réfléchie. Et concernant les aides, il existe des dispositifs méconnus. Par exemple, l'ordonnance de protection permet d'obtenir des mesures d'urgence (éloignement du conjoint violent, attribution du logement, etc.) et peut aussi ouvrir droit à une aide financière d'urgence. Il faut se renseigner auprès des associations d'aide aux victimes pour connaître toutes les options possibles. Il ne faut pas hésiter à les contacter, elles sont là pour ça.
C'est vrai que la question des finances est loin d'être anodine. Souvent, on se focalise (et c'est normal) sur l'aspect psychologique et la protection de l'enfant, mais les frais peuvent vite s'accumuler, et c'est une source de stress supplémentaire. Bien vu d'insister sur les aides possibles, je ne connaissais pas l'ordonnance de protection par exemple.
Clairement, la vidéo + les infos sur les aides, ça fait un bon combo pour aider ton amie à y voir plus clair. Parce que bon, entre le stress émotionnel et les paperasses administratives, y'a de quoi craquer un câble. J'espère que ça l'aidera à prendre la meilleure décision pour son enfant, et pour elle-même aussi.
Hello Cartophile78, Je me demandais, les confidences de l'enfant, elles portent sur quoi exactement ? C'est important pour pouvoir cerner la gravité et la nature des violences supposées. Est-ce que c'est plus de l'ordre de punitions physiques (fessées, gifles...) ou des choses plus graves comme des menaces, des insultes répétées, voire des attouchements ? Sans rentrer dans les détails scabreux bien sûr, mais ça pourrait aider à mieux orienter ton amie vers les bonnes démarches.
Bonjour AmeBistouri84, Pour répondre à ta question, les confidences de l'enfant sont malheureusement assez vagues, mais laissent entendre des punitions qui dépassent le cadre de la simple fessée. Il parle de "longues punitions" dans sa chambre sans manger, et de "mots méchants" répétés. Il a aussi mentionné que son père le "pince très fort" quand il n'est pas sage. C'est ce flou qui inquiète beaucoup mon amie, elle a peur d'en savoir plus et de ce que cela pourrait impliquer, mais elle sait qu'elle ne peut pas rester sans rien faire.
Ce que tu racontes Cartophile78, ça me rappelle un peu l'histoire d'une patiente que j'avais suivie il y a quelques années. Bien sûr, chaque situation est unique, mais les non-dits et les silences peuvent être aussi révélateurs que les mots. Ce que je veux dire, c'est qu'il faut peut-être creuser en douceur avec l'enfant, sans le brusquer, mais en lui faisant comprendre qu'il peut se confier en toute sécurité. Un professionnel (psychologue, pédopsychiatre) pourrait aider à décoder ce qui se cache derrière ces "longues punitions" et ces "mots méchants". Ils ont des techniques pour ça et savent comment aborder les enfants avec tact.
Les "longues punitions" et les "mots méchants", c'est jamais bon signe. Faut pas hésiter à faire une consultation avec un psy spécialisé, comme Ethikos67 le dit. Mieux vaut prévenir que guérir, surtout quand il s'agit d'un enfant. Pis bon, si y'a anguille sous roche, autant la débusquer au plus vite. Courage à ton amie.
En complément de ce qui a été dit, je pense qu'il serait judicieux que ton amie note précisément les dates, les heures et le contexte de chaque confidence de l'enfant. Même si ça paraît anodin sur le moment, ces informations pourraient s'avérer précieuses si elle doit un jour déposer une plainte ou saisir le JAF. Ca permet de donner plus de crédibilité au témoignage. Et puis si elle a des SMS, des mails ou même des messages vocaux du père qui pourraient laisser entendre un comportement problématique, il faut qu'elle les conserve précieusement.
Un petit retour pour vous dire que mon amie a finalement suivi vos conseils et a pris rdv avec un pédopsychiatre. La première consultation a été difficile, mais il semble que l'enfant se soit senti suffisamment en confiance pour commencer à exprimer certaines choses plus précisément. C'est encore un long chemin, mais au moins elle a l'impression d'être sur la bonne voie pour protéger son enfant. Merci encore pour votre soutien et vos conseils.
Bonjour Cartophile78, Je suis soulagé d'entendre que ton amie a pu consulter un pédopsychiatre et que l'enfant a commencé à s'exprimer. C'est un grand pas, même si le chemin reste long. Il faut surtout qu'elle garde confiance et qu'elle continue à soutenir son enfant, tout en se protégeant elle-même. Je pense qu'il est vraiment important qu'elle continue à documenter chaque détail, comme le suggérait Bernard97. Même ce qui peut paraître insignifiant peut prendre du sens par la suite. Et il faut qu'elle se souvienne que sa parole a du poids, même si elle n'a pas de "preuves" bétonnées. ⚖️ Dans ce genre de situation, il faut se rappeler que la présomption d'innocence est un principe fondamental, mais qu'il ne doit pas empêcher de protéger un enfant en danger. Les dispositifs d'éloignement, comme le bracelet anti-rapprochement ou le téléphone grave danger, sont des outils qui peuvent être mis en place rapidement si la situation l'exige. Il ne faut pas hésiter à les demander si elle sent que l'enfant est en danger immédiat.🚨 Et comme les violences conjugales peuvent entraîner la perte des avantages liés au mariage, il faut qu'elle anticipe aussi cet aspect. Il est peut-être temps pour elle de consulter un avocat spécialisé dans le droit de la famille pour connaître ses droits et ses options. C'est pas forcément agréable comme démarche, mais ça peut lui éviter de mauvaises surprises par la suite.💰 Surtout, il faut qu'elle sache qu'elle n'est pas seule et qu'il existe des associations d'aide aux victimes qui peuvent lui apporter un soutien psychologique et juridique. C'est pas facile de se battre contre un système, mais elle a le droit de protéger son enfant et de vivre dans un environnement sûr et serein. 💪 Vikram
C'est une bonne nouvelle que le pédopsychiatre ait pu débloquer certaines choses. Pour compléter l'excellente suggestion de FoudreEcarlate sur la documentation, je conseillerais de faire attention à la manière dont les informations sont stockées. Si l'amie de Cartophile78 utilise un ordinateur ou un smartphone pour noter les confidences de son enfant, il faut absolument qu'elle s'assure que ces informations soient protégées par un mot de passe solide et qu'elles ne soient pas accessibles facilement (par exemple, pas stockées dans un cloud partagé ou sur un compte Google accessible par le père). L'idéal serait peut-être d'utiliser un support physique (carnet, clé USB) conservé en lieu sûr, ou une application de prise de notes sécurisée avec chiffrement de bout en bout. On n'est jamais trop prudent, surtout dans ce genre de situation.
Bonjour, Je me permets de lancer ce sujet car une amie est confrontée à une situation très délicate et elle ne sait plus vers qui se tourner. Son enfant lui a confié des choses préoccupantes concernant le comportement de son père (son ex-mari) pendant les périodes où il en a la garde. Elle hésite à entreprendre des démarches, craignant de ne pas être crue ou de brusquer l'enfant. Elle se demande quelles sont les preuves à apporter et comment protéger au mieux son enfant dans cette situation. Tous conseils ou retours d'expérience seraient les bienvenus. Merci d'avance.
Cartophile78 - le 02 Juin 2025